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mercredi 6 mai 2020

les faux du 35k de la série d'Omsk

Comme chacun a pu le constater, les surcharges sont simples. La tentation a donc été grande de contrefaire celles-ci, et ces contrefaçons sont d'autant plus difficiles à repérer.

Pour rappel, je vous remets en mémoire la surcharge typographiée 35k :





On trouve donc des contrefaçons, qui ne sont pas toujours aisées à repérer.

En voici une , complexe à identifier mais assez courante :




Une surcharge validée par Romeko! Miam! sauf que... eh bien non. Vous avez dit Romeko? Voyons cela de près
Vraiment pas convaincant, surtout si on le compare à une certification bien plus officielle
On va dire que ça commence mal. Voyons maintenant cette fameuse surcharge de près :
La barre centrale est mal faite, et est tombante. Dans les timbres authentiques, on la repère, clairement visible et droite.





On trouve une variante, avec la barre centrale en forme de pointe et une encre différente, qui en séchant a rétréci et laissé des trous

 un faux similaire, où l'on voit bien que le timbre a reçu une surcharge isolée. Celle-ci est horizontale imprimée sur la marge du timbre, alors que celui-ci est de biais.
Ces contrefaçons se retrouvent régulièrement en multiples, comme celle-ci :

 Notez deux choses : d'une part la position déplacée de la surcharge, forcément suspecte pour des timbres soigneusement préparés, et d'autre part la surcharge identique de ces timbres, que l'on ne retrouve pas dans les surcharges originales, qui comportent de petites variations liées à la plaque.


On remarque sur l'exemple suivant la taille du 3, qui dépasse de trop celle du 5.


Enfin l'exemple classique de la surcharge trop épaisse, avec une encre grasse.
On en trouve en ce moment une grosse série sur ebay, comme le montre l'exemple suivant




Bref, comme souvent dans les émissions de la guerre civile, les faux pullulent.

mardi 14 avril 2020

La série d'Omsk


Si la Révolution de février 1917 voit la chute du régime des Tsars et la tentative de l'instauration d'une république, le pouvoir passe peu à peu aux mains des bolchéviks, initialement minoritaires, jusqu'à leur prise de pouvoir lors des journées d'octobre 1917. Le traité de Brest-Litovsk du 3 mars 1918 met fin à la guerre avec les Empires centraux, mais les tensions intérieures s'accentuent. La démobilisation des soldats concerne tout particulièrement la Légion tchécoslovaque, prisonnière de son engagement au côté des armées russes contre le pouvoir des Habsbourg. Celle-ci, forte de 60000 hommes, bien armés et bien entraînés, se retrouve dans l'obligation d'évacuer par l'est un pays devenu hostile. Les bolchéviks leur accordent un sauf-conduit pour pouvoir passer via le Transsibérien par Vladivostok. Le 25 mai 1918, une échauffourée à Tchéliabinsk leur fait prendre les armes contre les bolchéviks. Ils prennent rapidement le contrôle d'une grande partie du Transsibérien et donc de la Sibérie. 
Koltchak, amiral reconnu pour son courage lors de la guerre russo-japonaise ainsi pour son commandement de la flotte de la mer noire jusqu'en 1917, arrive à Omsk en octobre 1918 et prend alors rapidement le pouvoir par un coup d'état au détriment des socialistes révolutionnaires qui dirigeaient jusqu'alors la Sibérie.

Omsk est avant tout un carrefour stratégique.


Cette situation sur le transsibérien, entre Russie d'Europe et Russie d'Asie, fait d'Omsk la capitale du gouvernement de la Russie blanche, dirigée par l'amiral Kolchak à compter de novembre 1918 et jusqu'au mois de novembre 1919, date du début de la retraite glacée de Sibérie, qui verra les dernières troupes de Kolchak se réfugier à Chita en mars 1920. Arrêté par les Tchécoslovaques qui tenaient le transsibérien à Irkoutsk, trahi par le général français Janin, livré aux bolchéviques, Kolchak sera exécuté le 7 février 1920 et jeté dans la rivière Angara.

Omsk est aussi connu pour sa série de timbres de la guerre civile. Afin de pallier le manque de valeurs élevées, en raison de l'inflation, il est décidé de surcharger des timbres d'empire de 1909-1917 et du gouvernement provisoire de 1917, dont les stocks sont encore importants.

Les valeurs en kopecks sont de 35k, 50k et 70k et apparaissent à l'été 1919 (Ivo Steijn, Rossica 111, 1988)


Les usages postaux de 1919 sont vraiment peu courants : voici un exemple avec oblitération de Vladivostock (vente Cherrystone 2009)
Un autre avec oblitération d'Omsk de 1919 (vente Raritan)

Les usages ultérieurs, sous gouvernement bolchévique, sont à peine plus aisés à trouver : voici un exemple de 1921 avec oblitération de Tomsk


 
Les valeurs en roubles sont de 1r, 3r et 5r et sont postérieures à cette période. On ne trouve pas d'usage du 1r non dentelé. Il n'a probablement pas été émis.




L'usage de ces valeurs se retrouve plus fréquemment dans les mandats ; les timbres sont utilisés par les bolchéviques comme timbres trophées.
En voici un exemple : mandat d'Irkoutsk pour Kazan de 5000 roubles taxé à 100 roubles (10*7k réévalués 70 roubles + 10*3r armée Kolchak)


Ces séries ont donné lieu à une multitude de variétés et de faux, qu'il est intéressant d'analyser séparément mais aussi dans une optique globale.