Si
la Révolution de février 1917 voit la chute du régime des Tsars et la
tentative de l'instauration d'une république, le pouvoir passe peu à peu
aux mains des bolchéviks, initialement minoritaires, jusqu'à leur prise
de pouvoir lors des journées d'octobre 1917. Le traité de Brest-Litovsk
du 3 mars 1918 met fin à la guerre avec les Empires centraux, mais les
tensions intérieures s'accentuent. La démobilisation des soldats
concerne tout particulièrement la Légion tchécoslovaque, prisonnière de
son engagement au côté des armées russes contre le pouvoir des
Habsbourg. Celle-ci, forte de 60000 hommes, bien armés et bien
entraînés, se retrouve dans l'obligation d'évacuer par l'est un pays
devenu hostile. Les bolchéviks leur accordent un sauf-conduit pour
pouvoir passer via le Transsibérien par Vladivostok. Le 25 mai 1918, une
échauffourée à Tchéliabinsk leur fait prendre les armes contre les
bolchéviks. Ils prennent rapidement le contrôle d'une grande partie du
Transsibérien et donc de la Sibérie.
Koltchak,
amiral reconnu pour son courage lors de la guerre russo-japonaise ainsi
pour son commandement de la flotte de la mer noire jusqu'en 1917,
arrive à Omsk en octobre 1918 et prend alors rapidement le pouvoir par
un coup d'état au détriment des socialistes révolutionnaires qui
dirigeaient jusqu'alors la Sibérie.
Omsk est avant tout un carrefour stratégique.
Cette situation sur le transsibérien, entre Russie d'Europe et Russie d'Asie, fait d'Omsk la capitale du gouvernement de la Russie blanche, dirigée par l'amiral Kolchak à compter de novembre 1918 et jusqu'au mois de novembre 1919, date du début de la retraite glacée de Sibérie, qui verra les dernières troupes de Kolchak se réfugier à Chita en mars 1920. Arrêté par les Tchécoslovaques qui tenaient le transsibérien à Irkoutsk, trahi par le général français Janin, livré aux bolchéviques, Kolchak sera exécuté le 7 février 1920 et jeté dans la rivière Angara.
Omsk est aussi connu pour sa série de timbres de la guerre civile. Afin de pallier le manque de valeurs élevées, en raison de l'inflation, il est décidé de surcharger des timbres d'empire de 1909-1917 et du gouvernement provisoire de 1917, dont les stocks sont encore importants.
Les valeurs en kopecks sont de 35k, 50k et 70k et apparaissent à l'été 1919 (Ivo Steijn, Rossica 111, 1988)
Les valeurs en kopecks sont de 35k, 50k et 70k et apparaissent à l'été 1919 (Ivo Steijn, Rossica 111, 1988)
Les usages ultérieurs, sous gouvernement bolchévique, sont à peine plus aisés à trouver : voici un exemple de 1921 avec oblitération de Tomsk
Les valeurs en roubles sont de 1r, 3r et 5r et sont postérieures à cette période. On ne trouve pas d'usage du 1r non dentelé. Il n'a probablement pas été émis.
L'usage de ces valeurs se retrouve plus fréquemment dans les mandats ; les timbres sont utilisés par les bolchéviques comme timbres trophées.
En voici un exemple : mandat d'Irkoutsk pour Kazan de 5000 roubles taxé à 100 roubles (10*7k réévalués 70 roubles + 10*3r armée Kolchak)