Après avoir été partie intégrante du Royaume de Suède depuis le XIIIème siècle, la Finlande se trouve peu à peu grignotée par l'Empire Russe, avec la perte de sa partie sud après la défaite de Poltava en 1709, puis sa cession complète en 1809 lors du traité de Friedrikshamn. Le Grand Duché de Finlande est ainsi constitué, depuis l'isthme de Carélie au sud jusqu'au grand nord, sans pour autant avoir accès à la mer de Barents.
Grand Duché de Finlande (copyright Dan Zalezky) |
La création d'une province finlandaise par le Tsar Alexandre 1er, qui conserve des privilèges et une relative autonomie contribue à créer une identité, et, au milieu du XIXème siècle, on assiste à une montée diffuse du nationalisme finlandais. Il faut se souvenir que l'empire russe est constitué d'une mozaïque de peuples et de religions, qui ne coexistent que par l'autorité répressive du pouvoir central. Les Finlandais, finnois d'ethnie et protestants de religion, ne se sentent pas proches de leurs tuteurs russes, slaves et orthodoxes. Ils parlent peu la langue. La Grande Guerre va marquer une rupture.
La déclaration d'indépendance du 6 décembre 1917, puis sa reconnaissance par les bolchéviks le 4 janvier 1918 mettent de côté la question de la Carélie. Il s'agit pourtant d'un sujet majeur, les finnois de Finlande se retrouvant dans les finnois de Carélie. mais cette problématique s'exacerbe avec la dissolution de l'Empire Russe, et l'indépendance fait renaître l'espoir d'une grande Finlande.
Grande Finlande (copyright Kahkonen) |
Trait jaune : frontières de la Finlande au traité de Tartu (1920).
Trait rouge : frontières de la Finlande au traité de Paris (1947)
- Carélie orientale
- Estonie
- Ingrie
- Finlande de 1918 à 1940, avec les régions perdues au profit de l'URSS
- Kola
- Tornédalie suédoise
- Finnmark norvégien
Après maintes péripéties sur lesquelles je reviendrai plus tard, les tensions demeurent très vives entre la Finlande et le pouvoir bolchévik. La petite localité de Suomussalmi est l'épicentre des injonctions des nationalistes d'extrême-droite finlandais, qui voient par delà le lac Ladoga, jusqu'à la Mer Blanche, la frontière naturelle de la Finlande ; la Carélie dans son ensemble fait partie de ces ambitions, et cette petite ville jouera un rôle dans la suite de cette histoire.
Dès juillet 1919, un gouvernement provisoire de la Carélie blanche voit le jour et s'associe comme un état partenaire de la Finlande, en réaction aux hostilités entre armées alliées et rouges qui dévastent la région. Il est basé à Uhtua. Cependant, en mai 1918, les troupes rouges occupent la région et les sécessionnistes se réfugient en Finlande.
En octobre 1921, poussés par les nationalistes finlandais, lassés des exactions du pouvoir central soviétique et soucieux de profiter des derniers soubresauts de la guerre civile, la Carélie orientale se soulève, avec l'appui de volontaires finlandais. Le mouvement s'étend et parvient à prendre plusieurs localité dont Uthua (Калевала en russe) Le pouvoir central russe envoie son meilleur officier, le général Toukhatcheski, mater la rébellion.
A l'occasion de cette révolte, et parce que le timbre a autant une valeur monétaire que symbolique et politique, décision est prise en novembre 1921 d'émettre une série de timbres élaborée par Gustav Pamqvist, se basant sur des armoiries dessinées par l'artiste nationaliste Akseli Gallen-Kallelia, représentant un ours brandissant une épée ou, plus vraisemblablement une serpe. La série est émise de 15000 à 20000 exemplaires selon les valeurs.
Timbres de Carélie neufs |
Voyons une valeur de plus près (cliquez pour agrandir) :
faux |
→ sur les valeurs en penni, le troisième maillon de la chaine n'est pas fermé
→ Les aurores boréales sont mal faites et plus petites
→ Les détails de l'ours (langue et oeil) sont moins nets.
Voici un petit exercice pour vous entraîner si le coeur vous en dit ; ce lot contient timbres authentiques et contrefaçons :