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dimanche 21 février 2016

Ces faux qui polluent notre passion...


J'ai passé hier quelques dizaines de minutes sur ebay.com pour voir si des timbres, des enveloppes, des éléments de la philatélie russe intéressants pouvaient être dénichés. Nous sommes toujours à la recherche de la perle rare, même si nous savons pertinemment que ces découvertes sont rarissimes et que la probabilité qu'elles soient faites sur le net sont très faibles.

Peut-être suis-je mal tombé, ou à l'inverse trop bien tombé sur une quantité invraisemblable de faux, à l'échelle presque industrielle! La majorité des annonces sont en effet mises pour arriver à terme le samedi et le dimanche, jour où les collectionneurs sont censés avoir plus de temps à consacrer à leur passion. Sur l'ensemble des annonces au format "enchères", au moins une sur deux était un faux et toutes, avec des succès différents il faut bien le dire, comportaient des enchères, c'est-à-dire des acheteurs...

Soyons clairs : il ne s'agit pas de jouer les oies blanches et de dire qu'il s'agit là d'un phénomène nouveau. Depuis que les timbres existent, des faux ont été créés, pour différentes raisons, qu'il s'agisse initialement de tromper la poste ou plus tard de tromper les philatélistes, et ces contrefaçons ont été développées pour les timbres rares bien sûr, mais on en trouve également beaucoup pour des émissions de bien moindre valeur, notamment en philatélie russe, à un point tel qu'il peut arriver que ces faux soient recherchés car rares, et que leur valeur marchande soit supérieure à celle de l'émission originale. J'essaierai de revenir sur des exemples dans un autre post. Les faussaires comme François Fournier et Jean de Sperati connaissent toujours un succès certain et leurs contrefaçons des timbres russes sont recherchées. J'achète moi-même des faux mais en connaissance de cause et au prix du faux ; de même que je vends des faux en les signalant comme tels. Certaines émissions sont connues pour comporter de très nombreux faux, particulièrement celles des différentes surcharges de la guerre civile. Le Docteur Ceresa y a consacré beaucoup de temps et ses ouvrages sur le sujet font référence.

Mais aujourd'hui là n'est pas la question. Les faux modernes qui polluent notre passion se font passer pour des vrais ; ils sont plus ou moins dangereux car souvent grossiers, mais ils piègent des collectionneurs naïfs ou néophytes et les conséquences sont désastreuses pour l'ensemble de la philatélie russe. Ces faux modernes se répandent en effet sur le marché et refont surface à un moment ou à un autre, créant le doute, suscitant la méfiance chez les collectionneurs. Les prix et donc la valeur intrinsèque de nos collections s'en ressentent. Comment d'autre part ne pas comprendre que les collectionneurs abusés ne reviennent plus vers la philatélie en général et l'achat de timbres en particulier? Ces renoncements prévisibles affaiblissent de même la valeur de nos collections... Je ne suis pas en train de dire que la diminution du nombre de philatélistes est directement associée à l'explosion des faux modernes, mais ceux-ci ne concourent pas à donner un bonne image de notre passion.

Comme je le disais j'ai passé hier samedi à peine une heure sur ebay.com, et j'ai vu tant de faux que j'ai pu en établir une petite classification. J'y ajoute quelques faux facilement identifiables sur Delcampe et je viens d'en voir des quantités sur Pinterest...
- les fausses surcharges :

- les abklyatch divers sur timbres modernes ou récents :


- les doubles impressions provenant je tiens à le signaler de vendeurs différents! (mais probablement du même grossiste)




- les timbres sans dentelure  :






- les essais que l'on trouve souvent signés et qui se négocient parfois très cher, en particulier sur les émissions des années 20!





j'ajoute pour cette catégorie une impression d'écran d'un vendeur. Notez le nombre d'appréciations positives et le suivi de l'objet en question.



- nos traditionnels faux chimiques :





Il convient de noter que les vendeurs de faux que j'ai pu voir proviennent tous de Russie ou de Bulgarie, mais on peut aussi en trouver plus rarement aux Pays-Bas ou en Grande-Bretagne.

Comment ne pas se faire tromper? Il n'y a pas de recette miracle, sinon faire preuve de bon sens et d'observation critique des objets mis en vente. Par ailleurs, il peut être intéressant de regarder les appréciations des vendeurs ; c'est souvent révélateur...




Enfin, les vendeurs ferment leur compte...