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dimanche 24 janvier 2021

la guerre civile en Russie : les timbres surchargés de Vladivostok (7ème partie : les timbres surchargés d'une nouvelle valeur de 7 kopecks )

 Je vous propose aujourd'hui de nous intéresser à nouveau aux timbres de l'extrême-orient russe, avec la surcharge DVR Дальневосточная Республика (Dalnevostochnaya Respublika) apposée aux timbres de 7 kopecks, dentelés et non dentelés.

Les timbres dentelés : 

Il s'agit de la série la plus importante en quantité : près de 400000 pour le 7 kopecks dentelé et seulement 2000 pour le 7 kopecks non dentelé.

Voici un exemplaire avec la surcharge originale MNH


Cette série a des spécificités que l'on ne retrouve pas dans les autres valeurs. L'observation d'une feuille entière nous permettra d'en comprendre les spécificités :

je vais grossir le feuillet 1
puis un des timbres

Que remarque-t-on? Pour la première fois, à ma connaissance, on constate que l'impression est régulièrement incomplète. Si les autres valeurs sont remarquables de qualité, celles-ci pêchent souvent. L'explication repose sans doute sur le fait que ces timbres sont une réimpression, en raison du manque de valeurs, et ont probablement bénéficié d'une encre de moins bonne qualité.

On peut donc facilement se tromper et considérer comme faux des timbres tout à fait authentiques. 

Avec de telles quantités d'impression, on pourrait s'attendre à de nombreuses variétés. Ce n'est pas le cas, et elles sont donc très recherchées : 

- surcharge inversée : il est à noter que la feuille imprimée par cette surcharge inversée est systématiquement comporte un décalage de la surcharge ; une manière commode et immédiate de distinguer les vrais des faux!


- impression recto-verso : une impression peu courante sur ce genre de timbres. L'ensemble des valeurs de cette émission n'en comporte que peu de connus. Elle est ici double, envers et endroit et décalée...


- piquage à cheval :


L'usage postal a été intense, particulièrement avec les partenaires commerciaux les plus proches, côte ouest des USA et Chine, comme le montrent les exemples variés ci-dessous :

- lettre à usage commercial à destination de San Francisco avec cachet d'arrivée et combinaison de timbres pour 60 kopecks




- carte à usage commercial à destination de Harbin avec cachet d'arrivée 

Il y a des usages bien plus confidentiels, ceux des trains ou des gares, comme celui-ci


où l'on distingue bien le VOKZAL (gare) et l'oblitération de Nikolsk


alors que la très grande majorité comporte l'oblitération Vladivostok.

On trouve évidemment des contrefaçons de cette série. Je vous en propose deux, mais ce n'est bien sûr pas exhaustif (Petit clin d'oeil à nos amis de la philatélie de Truchtersheim!) :

- un faux facile à identifier : 

Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai déjà expliqué par ailleurs, mais je vous mets en agrandissement les deux parties de la surcharge :




- un faux bien plus élaboré, plus difficile à repérer :



faux
vrai

En bref, de très nombreuses petites différences, mais surtout un tiret du D bien trop petit, et ce n'est pas par manque d'encre!

faux
vrai

Les différences sont nombreuses, que ce soit au niveau du K ou du 7.

Je vous propose de nous intéresser maintenant aux timbres non dentelés, émis en bien plus petit nombre. L'essentiel de ce qui a été dit sur le 7k dentelé reste valable.

Voici une variété intéressante avec surcharge décalée :

et un faux... tiens cela me rappelle quelque chose de déjà vu plus haut...

 Un autre faux facile à identifier



Une série intéressante, riche même, et qui vaut le détour.

mercredi 6 mai 2020

les faux du 35k de la série d'Omsk

Comme chacun a pu le constater, les surcharges sont simples. La tentation a donc été grande de contrefaire celles-ci, et ces contrefaçons sont d'autant plus difficiles à repérer.

Pour rappel, je vous remets en mémoire la surcharge typographiée 35k :





On trouve donc des contrefaçons, qui ne sont pas toujours aisées à repérer.

En voici une , complexe à identifier mais assez courante :




Une surcharge validée par Romeko! Miam! sauf que... eh bien non. Vous avez dit Romeko? Voyons cela de près
Vraiment pas convaincant, surtout si on le compare à une certification bien plus officielle
On va dire que ça commence mal. Voyons maintenant cette fameuse surcharge de près :
La barre centrale est mal faite, et est tombante. Dans les timbres authentiques, on la repère, clairement visible et droite.





On trouve une variante, avec la barre centrale en forme de pointe et une encre différente, qui en séchant a rétréci et laissé des trous

 un faux similaire, où l'on voit bien que le timbre a reçu une surcharge isolée. Celle-ci est horizontale imprimée sur la marge du timbre, alors que celui-ci est de biais.
Ces contrefaçons se retrouvent régulièrement en multiples, comme celle-ci :

 Notez deux choses : d'une part la position déplacée de la surcharge, forcément suspecte pour des timbres soigneusement préparés, et d'autre part la surcharge identique de ces timbres, que l'on ne retrouve pas dans les surcharges originales, qui comportent de petites variations liées à la plaque.


On remarque sur l'exemple suivant la taille du 3, qui dépasse de trop celle du 5.


Enfin l'exemple classique de la surcharge trop épaisse, avec une encre grasse.
On en trouve en ce moment une grosse série sur ebay, comme le montre l'exemple suivant




Bref, comme souvent dans les émissions de la guerre civile, les faux pullulent.

jeudi 23 avril 2020

Les variétés dans le série d'Omsk : des timbres qui posent question

Dans sa démarche de collection, le philatéliste va rechercher la variété, l'erreur d'impression que les autres n'ont pas. Dans cette  recherche parfois compulsive, la faute n'est jamais loin. La rareté crée la demande, mais cette même demande va mécaniquement créer la rareté, et parfois donc son imitation.

Cet argumentaire trouve son illustration même dans la série d'Omsk.

La série a été imprimée par surcharge typographique sur feuille de 100 (4*25).


On connaît des surcharges inversées, relativement courantes.
En voici un exemple expertisé Soviet Philatelic Association


Nous pouvons agrandir la surcharge afin de bien en rappeler les caractéristiques :


On trouve des petites variétés de plaques notables :
- une variété récurrente sur le 5 associée à une erreur de plaque sur le 3

...



- une variété récurrente également sur le dernier timbre, en impression plus épaisse, du dernier feuillet de 25

Concernant les plaques, il existe d'autres petites variantes. Chaque impression de surcharge est en effet différente.


 Plus étonnante est cette variété que Ceresa notait déjà dans son volume 3 The postage stamps of Russia 1917-1923. pos93 sur la feuille



  Je possède un deuxième feuillet avec cette erreur. Mais... oh surprise... sa place n'est pas la même.


 Ce passage de la position 22 à 23 sur le feuillet (et toute mon expérience des timbres de l'époque) m'amène à certaines conjectures forcément polémiques. Pourquoi les variétés de cette série notamment comportent-elles très (trop) fréquemment la signature SPhA? 
En réalité, le Советская филателистическая ассоциация avait pour mission de vendre des timbres, et donc notamment de faire rentrer des devises.Mon opinion est que de très nombreux timbres, par séries entières, ont été réimprimés pour faire face aux besoins et aux demandes des marchands de timbres. Le nombre réel de timbres est sans doute supérieur au chiffre officiel, et ce constat ne se limite pas aux timbres de la guerre civile.








mardi 14 avril 2020

La série d'Omsk


Si la Révolution de février 1917 voit la chute du régime des Tsars et la tentative de l'instauration d'une république, le pouvoir passe peu à peu aux mains des bolchéviks, initialement minoritaires, jusqu'à leur prise de pouvoir lors des journées d'octobre 1917. Le traité de Brest-Litovsk du 3 mars 1918 met fin à la guerre avec les Empires centraux, mais les tensions intérieures s'accentuent. La démobilisation des soldats concerne tout particulièrement la Légion tchécoslovaque, prisonnière de son engagement au côté des armées russes contre le pouvoir des Habsbourg. Celle-ci, forte de 60000 hommes, bien armés et bien entraînés, se retrouve dans l'obligation d'évacuer par l'est un pays devenu hostile. Les bolchéviks leur accordent un sauf-conduit pour pouvoir passer via le Transsibérien par Vladivostok. Le 25 mai 1918, une échauffourée à Tchéliabinsk leur fait prendre les armes contre les bolchéviks. Ils prennent rapidement le contrôle d'une grande partie du Transsibérien et donc de la Sibérie. 
Koltchak, amiral reconnu pour son courage lors de la guerre russo-japonaise ainsi pour son commandement de la flotte de la mer noire jusqu'en 1917, arrive à Omsk en octobre 1918 et prend alors rapidement le pouvoir par un coup d'état au détriment des socialistes révolutionnaires qui dirigeaient jusqu'alors la Sibérie.

Omsk est avant tout un carrefour stratégique.


Cette situation sur le transsibérien, entre Russie d'Europe et Russie d'Asie, fait d'Omsk la capitale du gouvernement de la Russie blanche, dirigée par l'amiral Kolchak à compter de novembre 1918 et jusqu'au mois de novembre 1919, date du début de la retraite glacée de Sibérie, qui verra les dernières troupes de Kolchak se réfugier à Chita en mars 1920. Arrêté par les Tchécoslovaques qui tenaient le transsibérien à Irkoutsk, trahi par le général français Janin, livré aux bolchéviques, Kolchak sera exécuté le 7 février 1920 et jeté dans la rivière Angara.

Omsk est aussi connu pour sa série de timbres de la guerre civile. Afin de pallier le manque de valeurs élevées, en raison de l'inflation, il est décidé de surcharger des timbres d'empire de 1909-1917 et du gouvernement provisoire de 1917, dont les stocks sont encore importants.

Les valeurs en kopecks sont de 35k, 50k et 70k et apparaissent à l'été 1919 (Ivo Steijn, Rossica 111, 1988)


Les usages postaux de 1919 sont vraiment peu courants : voici un exemple avec oblitération de Vladivostock (vente Cherrystone 2009)
Un autre avec oblitération d'Omsk de 1919 (vente Raritan)

Les usages ultérieurs, sous gouvernement bolchévique, sont à peine plus aisés à trouver : voici un exemple de 1921 avec oblitération de Tomsk


 
Les valeurs en roubles sont de 1r, 3r et 5r et sont postérieures à cette période. On ne trouve pas d'usage du 1r non dentelé. Il n'a probablement pas été émis.




L'usage de ces valeurs se retrouve plus fréquemment dans les mandats ; les timbres sont utilisés par les bolchéviques comme timbres trophées.
En voici un exemple : mandat d'Irkoutsk pour Kazan de 5000 roubles taxé à 100 roubles (10*7k réévalués 70 roubles + 10*3r armée Kolchak)


Ces séries ont donné lieu à une multitude de variétés et de faux, qu'il est intéressant d'analyser séparément mais aussi dans une optique globale.