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Articles

Tricentenaire des Romanov : une intéressante utilisation

En fouillant dans un petit stock de timbres oblitérés 1918-1919, j'ai retrouvé un fragment comportant trois timbres, dont un Romanov. Après la Révolution du 25 au 26 octobre 1917 du calendrier julien (6 au 7 novembre du calendrier grégorien, calendrier qui deviendra la norme le 14 février 1918), les stocks de timbres de l'empire étaient particulièrement importants. Pragmatiques, les bolchéviques ont donc utilisé les timbres existants, dont on retrouve l'usage jusqu'en mars 1923. La politique n'est néanmoins jamais loin. Entre les besoins d'affranchissement du courrier et la propagande induite par la représentation de la dynastie abolie, les bolchéviques ont vite choisi. L'usage de la série du tricentenaire des Romanov a vite été l'objet de suspicions, et je peux me risquer à dire que mieux valait ne pas l'employer. Parmi les 17 timbres, il en est un qui était interdit, celui de Nicolas II, tsar déchu. Ce fragment est donc particuliè...

Premier vol postal Moscou - Téhéran : vol au dessus d'un nid de coucou

J'ai récemment remis en ordre l'année 1924 de ma collection et je me suis intéressé à une enveloppe de poste aérienne qui m'avait interpellé il y a quelques années. Etonnante enveloppe en effet. Dactylographiée "Premier vol postal Moscou - Téhéran" à l'attention de Monsieur Jaroljmek. Les courriers avec affranchissement de la poste aérienne sont très courus, et ma première réaction à la vue de cette enveloppe a été de pressentir une tricherie quelconque. Tout dans cette enveloppe est suspect : l'absence d'adresse pour le destinataire, un affranchissement à 35 kopecks, alors qu'on attendrait plutôt 40 kopecks me semble-t-il? (tarifs du 1 septembre 1924). Les dates de départ et d'arrivée sont d'ailleurs surprenantes : 30 / 10 / 24 au départ et 14 / 12 / 24 à l'arrivée, soit 46 jours pour faire environ 3000km... alors 46-24=1104 heures... soit un peu moins de 3km par heure! j'irais plus vite à pied! Trêve de pla...

L'émission fantastique des "Edinaya Rossiya" avec rosettes

Comme toutes les émissions de timbres issues de la guerre civile, celle de Denikine a donné lieu à  de nombreuses démarches spéculatives. Il en est une encore très en vogue, qui consiste à identifier comme des épreuves une série de timbres reprenant le dessin (fond et centre) des timbres de l'émission.  La voici : Sur la forme, ces timbres semblent ne différer des timbres originaux qu'en valeurs (1, 2, 3, 5, 7 (absent sur le scan), 10, 25, 50 roubles), et dans le fait que la rosette remplace la valeur en roubles du timbres original. Une rapide recherche sur Ebay ou Delcampe permet de repérer rapidement les nombreux lots et la supercherie : En réalité, si l'on s'attarde un peu sur les détails, l'idée d'épreuves est bien vite éventée : On a tendance à mettre tout et n'importe quoi sous l'appellation d'épreuve, englobant toutes les différences, souvent grossières, qu'on retrouve dans des faux. Mais n'oublions pas ...

RSFSR : la surcharge locale de Serafimo-Diveyevo

Nous sommes ici en avril 1922. L'inflation est galopante et les tarifs postaux ont suivi cette hausse. Le rouble 1922 vaut 10000 fois le rouble Romanov. Pour pallier le manque de timbres à valeur élevée, la ville de Diveyevo utilise son stock de timbres de 100 roubles de la RSFSR pour les surcharger à 100000 roubles. Le catalogue Michel mentionne deux encres différentes utilisées pour cette surcharge, une rouge-violette dont vous avez un exemplaire ci-dessus, et une violette dont voici un exemplaire proposé à la vente Raritan de septembre 2015 :  La surcharge est apposée à l'aide d'une plaque de cuivre préparée localement. Une des caractéristiques de cette surcharge est qu'elle déborde bien souvent du cadre du timbre, et se retrouve donc bien souvent en partie sur le timbre suivant. On peut montrer en exemple majeur ce timbre-ci, que j'ai repéré dans une vente sur offres : Mais Diviyevo, kesako? est-ce seulement une ville? Et cela se trouve où? I...

La guerre civile en Russie : une enquête autour des timbres d'épargne surchargés du Kouban

Alors que les timbres de la première émission du Kouban émis dès novembre 1918  se font rares, que l'émission "Edinaya Rossiya" émise en grand nombre ne circule pas (ou peu) dans la région pour des raisons que j'ai explicitées dans l'article précédent, et alors que les tarifs postaux ont été multipliés par plus de trois entre novembre 1918 et juillet 1919, une nouvelle émission de timbres est approuvée par les autorités postales, avec l'emploi notamment du stock de timbres d'épargne; surchargés de 10 roubles, essentiellement pour les mandats postaux. Ces timbres sont peu fréquents. Ils ont été surchargés à : - 28500 exemplaires pour le 1 kopeck - 8000 exemplaires pour le 5 kopecks - 1200 exemplaires pour le 10 kopecks Voici quelques exemples :  Les timbres de 1k ont la surcharge placée sur la gauche. Le 1 est aligné verticalement sur le у. Les timbres de 5k et de 10k ont la surcharge placée sur la droite. Il n'y a aucun déplacement ...

La guerre civile en Russie : le kouban et l'émission "Edinaya Rossiya"

Le Kouban est une région du sud de la Russie, octroyée par Catherine II à ses Cosaques le 30 juin 1792 en récompense de leurs services lors des guerres contre les armées ottomanes notamment. Ces troupes, issues de la région, veillaient sur les frontières sud de la Russie des Tsars, et avaient organisé la région autour d'une ville forteresse, Ekaterinodar, fondée en 1793, littéralement "le don de Catherine" (en 1930, la ville fut rebaptisée Krasnodar par Staline soit "le don rouge"). Dès la révolution de février 1917, les cosaques s'organisent en rada et, en janvier 1918, est proclamée la République autonome du Kouban. En mars 1918, la ville d'Ekaterinodar est évacuée sous la pression des armées bolchéviques. Elle est reprise en août 1918 par l'armée des volontaires de Denikine et restera sous les contrôle des blancs jusqu'en mars 1920. Les relations entre les cosaques, soucieux de leur autonomie, et les forces blanches, sont ...